Programme des ateliers

ATELIERS DU 20 JUIN

13H30-15h30  

Atelier 1 : Les dispositifs articulant sciences et société : une question pour les SHS ?

Animé par

Pascale Moity-Maizi, anthropologue, SupAgro-GRED, Boutique des sciences en Occitanie

Julien Mary, historien, référent scientifique MSH SUD, Boutique des sciences en Occitanie

 Présentation

Dans cet atelier, nous proposerons de questionner le paysage actuel des interactions entre sciences et société en nous axant tout particulièrement sur les dispositifs de co-construction de projets de recherche associant acteurs académiques (chercheurs, doctorants, étudiants) et acteurs non-académiques (associations, collectifs professionnels, collectivités...). Plus spécifiquement, nous nous intéresserons à la place du (jeune) chercheur en SHS face à la multiplication de ces dispositifs : quelles alternatives entre posture surplombante (la société et les dispositifs participatifs comme simples objets d'enquête) et ingénierie de la participation (les SHS réduites au rôle de disciplines-outils au service de la co-construction de projets de recherche associant des catégories d'acteurs hétérogènes) ?

 

Atelier 2 : L’œil du photographe et l’approche ethnographique / Illustration or Evidence: use of photography in the field

Animé par

Nicolas Peterson, professeur émérite d’anthropologie à l’Australian National University.

Bernard Moizo, directeur de recherche en socio anthropologie, UMR GRED/IRD Université Paul Valéry Montpellier 3.

L’œil du photographe et l’approche ethnographique

Présentation par B.Moizo en français

Au fil de mes différents terrains (Australie, Thaïlande, Madagascar, Laos, Maroc » de l’argentique au téléphone portable j’ai utilisé le support photographique en appui  de mes observations ethnographiques et en soutien à mes analyses ethnologiques. Parfois à la demande des populations, d’autres pour saisir un paysage, un moment, une atmosphère, l’image et l’ethnographie ont toujours entretenues de liens étroits et parfois ambigus… J’évoquerais aussi un projet où des appareils photos jetables avaient été confiés à des villageois volontaires, au Laos, pour montrer leur village et ses alentours.  Pour terminer, un retour sur le terrain après 30 ans, permettra d’illustrer les changements non seulement sur les supports mais aussi sur la relation et le ressenti face à l’image.

Illustration or Evidence : use of photography in the field

Présentation par N.Peterson en anglais

In June 2009 Kodak announced it was no longer going make Kodakchrome marking the triumph of digital photography over the use of chemical-based technology.  Nevertheless, the use of still photography and hard copy photographs remains an important way to generate information and evidence, rather than using photography just  to illustrate activities and document events. Of course, these latter two everyday activities are important but they are not unproblematic for a field researcher. In this presentation. I will situate the discussion of various photographic field methods in a history of visual anthropology, and end with a brief consideration of the relationship to ethnographic film.

 

Atelier 3 : L'interdisciplinarité : oser les ponts et déjouer les obstacles

Animé par 

Déborah Nourit, maîtresse de conférences habilitée à diriger des recherches, laboratoire Dynamique des Capacités Humaines et des Conduites de Santé, Université de Montpellier.

Présentation

 Le but de cet atelier sera de présenter les enjeux du travail interdisciplinaire en distinguant bien le pluri-, inter- et transdisciplinaire. Puis nous présenterons les enjeux  épistémologiques et éthiques ainsi que  les obstacles   psychologiques  et scientifiques relatifs au travail interdisciplinaire   afin qu'une telle aventure  scientifique et humaine,  prometteuse de créativité et de développement,  puisse être une réussite.  

L'atelier  s'organisera autour de présentation théorique et de mise en pratique. 

 16h-18h

Atelier 4 Pour une politique des sciences sociales

Animé par : 

Eric Soriano.  Introduction générale

  1. François Buton. Où est la socio-histoire ?
  2. Marc Lenormand. Tracés : une revue en indiscipline
  3. Claude Gautier. Quand la philosophie parle de la sociologie.
  4. Arnaud Chandivert. L’expérience des frontières
  5. Cyrille Ferraton. L’économie est-elle une pensée ?

Présentation

L’interdisciplinarité s’est imposée comme la nouvelle morale des sciences et ses usages en sont aujourd’hui particulièrement variés. Cette injonction s’est même accommodée des disciplines et a peut-être contribuer à les renforcer. Cet atelier voudrait mettre en exergue des expériences intellectuelles et collectives dont l’objet est davantage de promouvoir une unité des sciences sociales que l’interdisciplinarité. Il ne s’agit pas de passer des frontières, mais plutôt d’utiliser l’arme de la réflexivité pour fabriquer les mêmes objets et développer les mêmes questionnements.

Atelier 5 : Les financements publics sont-ils plus éthiques que les financements privés?

 Animé par

Céline Alcade (Enseignante Université Paul-Valéry Montpellier 3), Jean Philippe Pin (Institut de Génomique fonctionnelle, Montpelllier), Fabien Boulier (Nîmes Métropole), Michel Desarménien (Directeur de recherche CNRS, précédent directeur du Collège doctoral ).

L'atelier sera très interactif avec le public.

4 grands thèmes seront abordés successivement :

  • Coexistence des financements publics et privés de la recherche, le financement privé est incontournable
  • Les problèmes éthiques posés par les fonds d’origine privée : Contrôle voire orientation des résultats, publication objective, liberté de parole, finalité sociétale ou économique des recherches.
  • Les problèmes éthiques posés par les fonds d’origine publique : les orientations politiques du financement sur projets, les financements de thèse et leur contrôle par les directeurs de thèse, de laboratoire.
  • La course aux financements, trop rares, amène à des comportements discutables, voire illégaux, en termes de probité scientifique et d’éthique.

Atelier 6 : Peut-on entreprendre autrement ?

 Animé par

Jean Charles Denain,chargé de missions Entrepreneuriat Etudiant, Direction de l'Innovation, UM3.

En présence d’acteurs de l'Economie Sociale et Solidaire.

Présentation

Développement durable et responsabilité sociétale, innovation sociale, économie sociale et solidaire (ESS), économie circulaire… Si les préoccupations sociétales (ou vœux pieux, c’est selon…) semblent plébiscitées le ménagement de notre planète, la révision d’un modèle de consommation ou encore une plus grande solidarité territoriale, l’avenir – économique – n’est-il donc pas de concilier au sein des structures d’activité objet social fort et efficacité ?

C’est ce que s’efforce de faire l’ESS en gardant en ligne de mire l’éthique dans la création d’activité économique. En croissance constante (poids dans l’économie, nombre de salariés et d’établissements), l’emploi salarié dans l’ESS représente désormais 10,5% en France, 12% en Occitanie, 28% en Lozère (CRESS, Panorama 2017) !

Les filières tentées par l’ESS sont de plus en plus nombreuses et diversifiées, notamment par le développement d’innovations technologiques, sociales ou de service, favorisées par la transition numérique et les Humanités, par l’interdisciplinarité et le décloisonnement entre filières.

Alors, éthique ou rentabilité économique ou les deux ? L’éthique est-elle soluble dans les innovations à venir ? De quelle manière les SHS et les Humanités Numériques peuvent-elles participer éthiquement à la création de valeur économique ? Nos étudiants et doctorants peuvent-ils compter sur l’ESS pour leur insertion professionnelle ? Bref, peut-on entreprendre autrement ? Nous tenterons de répondre (ou pas !) à ces questions à l’aide de chercheurs et de professionnels du secteur de l’ESS.

ATELIERS DU 21 JUIN

13h-15h

Atelier 1 : OVNI littéraire : quand l’interdisciplinarité est nécessaire à la recherche en littérature

Animé par

Violaine Sauty, doctorante du RIRRA 21

Violaine François,doctorante du RIRRA 21  

Présentation

L’interdisciplinarité est-elle une injonction ou une nécessité ? Certaines formes de littérature brouillent les frontières des champs disciplinaires en existant avant tout hors du livre : c’est le cas de performances artistiques d’écrivains ou d’écritures de terrain spécifiques (désignées aussi comme une “littérature exposée” par Lionel Ruffel et Olivia Rosenthal). L’étude de ces “pratiques” littéraires hors cadres, inclassables, appelle des approches nouvelles, enrichies par les sciences sociales et par les autres disciplines artistiques. Ce sont précisément ces OVNI littéraires qui sont au centre de nos recherches. Dans nos travaux de thèse, l’une de nous sonde les écritures de terrain en littérature contemporaine non-fictionnelle et s’intéresse à des pratiques présentant des protocoles variés : enquêtes, itinérance, explorations urbaines, observations du proche. Ces pratiques de terrain croisent celles que l’on retrouve dans d’autres disciplines : le journalisme et l’ethnographie notamment. L’autre explore les prémices des performances littéraires au XIXe siècle. Mise en scène des écrivains et espaces de créations dévoilent non seulement les œuvres littéraires sous un nouveau jour mais en disent aussi long sur le fonctionnement et les symboliques de la vie littéraire de l’époque. L’étude de la performance littéraire se présente comme un travail d’équilibriste entre étude littéraire, art du spectacle et sociologie. Nous proposons aux participants un partage d’expérience à partir de cas précis rencontrés dans nos propres recherches et un échange autour des choix méthodologiques qui peuvent être adoptés dans le cadre d’une étude interdisciplinaire en littérature. Après la présentation de quelques exemples problématiques, une discussion-échange pourra se poursuivre sur d’autres croisements disciplinaires possibles à partir des travaux des participants. L’atelier pourra également être l’occasion de questionner la légitimité de l’interdisciplinarité et de ses limites. 

Atelier 2 : Espoir ou désespoir: Quel futur pour le monde académique français ?

Animé par 

Patrick Lemaire, biologiste, directeur de recherche au CNRS, initiateur de Sciences en marche

 Présentation

Le monde académique français a subit depuis une vingtaine d’années une succession de réformes souvent dictées par des considérations idéologiques ou un désir de réduction des coûts. L’impact de ces décisions commence à se faire sentir: baisse des inscriptions en thèse, sentiment de décrochage dans certaines disciplines, perte de motivation des acteurs. Comment inverser cette tendance et redonner espoir et motivation au monde académique ? Toutes les disciplines ont-elles les mêmes attentes ? Sommes-nous suffisamment actifs pour expliquer notre travail aux décideurs politiques et des citoyen.ne.s ? Faut-il encourager les rapprochements entre la recherche publique, le monde des entreprises et les autres services de l’état ? Qu’attendent les citoyen.ne.s de nous ? Quel nouveau contrat la loi pluriannuelle pour la recherche annoncée par le premier ministre le 1er février pourrait-elle sceller entre le pays et le monde académique ? Pour aborder ces questions, nous partirons des synthèses des sondages organisés par 23 sociétés savantes en avril et mai 2019 sur les attentes de la communauté.

 

Atelier 3 Quelle Histoire ? !

 Animé par 

Christine Delpous, doctorante en Histoire, CRISES

Charles Heimberg, professeur ordinaire, Sciences de l'éducation (SSED) et Institut universitaire de Formation des enseignants (IUFE), Université de Genève

Frédéric Rousseau,professeur d’histoire contemporaine à l’Université Paul Valéry de Montpellier, CRISES, directeur de la MSH-SUD 

Présentation

Est-ce un truisme de rappeler que, même s’ils incarnent la légitimité scientifique, les universitaires ne sont pas, de loin, les seuls historiens?

Qu’est-ce qui distingue alors l’Histoire qui se fabrique à l’écart des institutions de l’Histoire académique /universitaire ? Est-ce seulement, ou surtout, une question d’éthique ? Ou bien d’auteurs, de destinataires, d’objet d’étude, d’écriture, de finalités, de légitimité … ? Au travers d’exemples de travaux et/ou de retours d’expériences ancrés dans des territoires réduits, appelés parfois, non sans quelque jugement de valeur, histoire locale, il s’agirait d’interroger la place des acteurs respectifs pour se demander si, plutôt que de se côtoyer, les deux univers peuvent se rencontrer en « faisant avec » plutôt qu’en « faisant sans » voire « contre », pour des mises en récits différentes. 

 15h-17h

Atelier 4: D’un corpus sensible multimodal à une linguistique du care ?

Animé par

Yosra Ghliss, doctorante Sciences langage, Praxiling

Catherine Ruchon, docteure en Sciences du langage, Praxiling 

Présentation

L’atelier portera sur l’analyse d'un corpus multimodal à caractère sensible (témoignage de deuil et de fin de vie (Brodiez 2016)). Il s’agira tout d’abord, à partir du visionnage de vidéos / diaporamas de deuil, de contextualiser la notion de corpus sensible (Paveau et Perea 2015) en élaborant une définition commune à certaines notions en lien, notamment : vulnérabilité, care, corpus / terrain / données sensible(s). L’atelier se poursuivra par l’analyse de la relation texte-image-son en portant l’attention sur les marques de l’émotion telles que représentées par les corps parlant via la médiation audiovisuelle (proxémiques, mimo-gestuelles, grapho-lexicales, etc.), sur la place du scriptural dans ce corpus multimodal (par exemple : inclusion d’énoncés en plan fixe, passage à l’oral d’un néologisme webnatif comme mamange), et enfin sur les caractéristiques de cette interaction médiée avec les autres internautes-endeuillé·e·s. La réflexion portera in fine sur l’exploitation possible de ces données à la fois personnelles et publiques (extimité de Lacan / Tisseron) qui peut amener l'analyste de discours à un rôle plus interventionniste. Une intention vertueuse (care) donne-t-elle toute légitimité ? Une première réponse portera sur la réversibilité de la vulnérabilité et sur le rôle de la médiation audio-visuelle dans cette dynamique de la vulnérabilité où s’estompe la dichotomie chercheur·e/analysé·e. L’idée est d’amener les participant·es à une certaine introspection via des grilles d’observation des marques de l’émotion mais aussi de ressenti (distinction éprouvée/exprimée, dénotée/connotée de Kerbrat-Orecchioni 2000). 

Atelier 5 Les pieds dans la boue, la tête dans les nuages : que reste-t-il de la théorie une fois sur le terrain ? 

Animé par 

Bernard Moizo, directeur de recherche en socio anthropologie, UMR GRED/IRDUniversité Paul Valéry Montpellier 3

Présentation

Sur la base de plusieurs expériences de terrain de longue durée, privilégiant une approche ethnoécologique, et après une brève introduction sur les ethnosciences, plusieurs méthodes pour aborder une unité sociale (village, ville, quartier, association, groupement etc..),  seront proposées et déclinées.   L’approche descriptive, puis l’approche diachronique et enfin l’approche ethnographique seront successivement présentées et illustrées de nombreux exemples concrets afin de proposer une sorte de « boite à outils » pour répondre à la question majeure : comment s’y prendre sur le terrain.  Principalement destinée aux SHS, cette méthodologie est applicable à d’autres disciplines des humanités voire des sciences de la vie.   

 

Atelier 6 : Recherche-Action participative 

Animé par : 

SylvieBlangy,chercheuse au Centre d'Ecologie Fonctionnelle et Evolutive

JérômeCortet, Professeur à l’Université Paul-Valéry Montpellier III, Centre d'Ecologie Fonctionnelle et Evolutive

Présentation

L’atelier proposera aux étudiants une réflexion sur les enjeux, avantages et inconvénients des sciences participatives, et plus particulièrement la co-construction de projets en recherche avec les citoyens. Pour ce faire il s’appuiera sur le manifeste ci-dessous :

Manifeste : Notre société est confrontée aujourd'hui à des crises majeures (changement climatique, perte de la biodiversité, crise économique, épidémies, ...), dont la résolution nécessitera l'implication pleine et entière des citoyens. L'engagement aux côtés de chercheurs pour réfléchir ensemble aux questions sociétales et imaginer des solutions est la clé pour devenir acteur des décisions prises et ainsi passer à l'action. Dans ce contexte, une nouvelle éthique des relations entre Science et Société se dessine, et les nombreux qualificatifs qui peuvent être regroupés sous l'expression "Sciences Participatives" prennent tout leur sens : il ne s'agit plus d'extraire les observations ou connaissances du citoyen afin d'alimenter la base de données du chercheur, mais bien de co-construire avec le citoyen des projets de recherche adaptés dont le déroulé sera caractérisé par une collaboration permanente aboutissant à une meilleure compréhension des phénomènes et à l'élaboration conjointe de solutions, condition pour une acceptation sociétale efficace.

Les outils et méthodes pour mener de tels projets existent et ont démontré leur efficacité. Ils sont réunis sous le nom de "Recherche Action Participation", ou "RAP", que l’on pourrait aussi appeler sciences citoyennes engagées. L’expression “Recherche-Action Participative” nous semble la plus adaptée pour désigner l’ensemble des dispositifs concernés, puisqu’elle admet toutes les variations dans les trois dimensions caractéristiques de ces approches (production de connaissance par la Recherche, application à des problématique concrètes dans l’action, et implication des citoyens à travers leur Participation à toutes les étapes).

Atelier 7 : Quelles sont les démarches pour que la recherche impliquant la personne humaine soit conforme à la règlementation éthique actuelle ?

Animé par

Florence Cousson-Gélie, Université Paul-Valéry Montpellier 3, EPSYLON

Raphaël Trouillet, Université Paul-Valéry Montpellier 3, EPSYLON

Lydie Roux, doctorante.

Présentation

Les objectifs de cet atelier sont :

  1.   Connaîtrela réglementation française en matière de Recherche impliquant la personne humaine (RIPH).
  2.  S’approprierles informations pratiques nécessaires à la constitution des dossiers de mise en place des recherches (le CPP, CEREES, CNIL), du suivi et de la fin des RIPH.

Après avoir présenté la réglementation actuelle en matière d’éthique de la recherche, avec notamment la loi Jardé, des exemples concrets des démarches réglementaires seront présentés par des chercheurs et doctorants 

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